2 mai 2010

On s'fait une toile ? #2 - Kick-Ass & Iron Man 2

Bon allez, on se sort les doigts de l'anus et on se lance enfin dans ce semblant de critique qui traine dans ta tête depuis deux semaines. D'abord Kick-Ass, puis Iron Man 2.

En fait, comme je l'ai déjà dit, je ne me trouve pas bon dans la critique. Je ne dis pas ça pour faire face aux futurs assauts hein, je suis juste trop brouillon et je n'ai pas les références nécessaires pour resituer une oeuvre dans son contexte. Typiquement, là je m'apprête à parler de Kick-Ass et Iron Man 2 sans même avoir lu les comics ou connaître la "vraie" histoire de ces personnage. Je ne peux donc m'attarder que sur mon ressenti et sur ce qu'on m'a dit quant à leur background.

Kick Ass d'abord. Je vais être direct, j'ai pris une grosse claque dans la face. On m'avait parlé du comics, beaucoup. J'avais entendu monts et merveilles sur le scénario de Mark Millar et sur le trait de John Romita Jr, mais vraiment, je ne m'attendais pas à en prendre autant dans les mirettes. C'est simple, c'est le meilleur film de divertissement que j'ai pu voir depuis Inglorious Basterds, rien de moins. Et la comparaison n'est pas fortuite : beaucoup rapprochent le film de Matthew Vaughn aux productions tarantinienne. La violence y est sûrement pour beaucoup. Parce que oui, très clairement, Kick Ass n'est pas un film pour enfant, c'est un film violent malgré son univers pop et coloré. C'est justement cette violence qui m'a plu dans le film. Une violence particulièrement bien filmée, avec une BO efficace (The Prodigy, The Hit Girls, New York Dolls et un passage drolissime de Gnarls Barkley) et sublimée par la prestation fantastique de Chloe Moretz (Hit Girl).
Malgré tout, c'est là que le bât blesse. Cette violence, que je trouve jouissive et qui m'a offert un véritable exutoire, est jugée par certains comme déplacée parce qu'elle ferait l'apologie du "Do it yourself". C'est notamment l'une des critiques reprises par Philippe 'John Plissken' Guedj : "la gêne et le malaise l'ont largement emporté", "ce cirque dégénéré et moralement irresponsable, jouant avec les notions de vie et de mort comme on clique sur Chatroulette". Ah ouais quand même ...

Sauf que la violence et l'autodéfense, c'est le fonds de commerce de l'univers des super-héros. Qu'est-ce que Batman sinon un mec qui s'est dit qu'il allait faire régner la justice parce que la police était impuissante (certes, c'est un poil plus complexe, mais je raccourcis volontairement). Ok, les adaptations ciné de Batman ne sont pas aussi violentes que celle de Kick Ass, mais la notion de self defense y est tout aussi présente. A la différence près que dans Kick Ass le danger est toujours visible, à en juger par la facilité avec laquelle le héros se fait démonter. Systématiquement ...

Et puis merde, c'est une fiction, un divertissement. Et quel divertissement putain ! En sortant, je me suis juste dit "il faut vraiment que Iron Man 2 soit bon s'il veut se faire remarquer après cette tuerie".

Encore une fois je ne vais pas tourner autour du pot, Iron Man 2 est un cran en dessous de Kick Ass. Un cran en dessous d'Iron Man 1. Un cran en dessous de la plupart des premiers volet d'adaptations de comics. Comme la plupart des suites aux films de superhéros. En fait, je n'avais jamais fait gaffe à ça jusqu'à ce que Erwan Cario (rédac' chef d'Ecrans.fr, cabotage inside) ne me le fasse très justement remarquer : les suites aux films de superhéros sont toujours bâclées. Parce que le premier volet retrace systématiquement la naissance du héros. Et que le second, à court de sujet à privilégier, fait l'erreur de les entasser sans les développer. Inévitablement, c'est le cas d'Iron Man 2. Black Widow, Nick Fury, War Machine, Whiplash, les allusions aux futurs Avengers, le duel fratricide avec Justin Hammer, la relation de Tony Stark avec son père ... Burp, j'en ai trop avalé d'un coup, j'ai la nausée. C'est terriblement indigeste et le scénario passe constamment du coq à l'âne sans que l'âne, ou le coq, ne soit jamais plus développé que ça. Qui est Black Widow ? Ah, War Machine et Starkinet ont failli se buter mais maintenant ils se kiffent ? La relation entre le père de Whiplash et celui de Stark ? Ouais c'est vrai, après tout en s'en fout, ce n'est jamais que le support principal de l'intrigue ... un énorme gâchis.

Sinon, y a pas à chier, c'est beau, bien foutu et bien joué. Peut être un peu trop d'ailleurs. Là, je sais que je ne peux m'en prendre qu'à moi même, mais je m'attendais à un film un peu cradingue avec sang, sueur et poils. Pas de testostérone ici, Tony Stark est une icone pop qu'il ne faut pas abimer, même sous son armure. Je le sais bien, c'est moi qui suis en tort, moi qui avais zappé l'esprit du premier volet, moi qui critique trop facilement. Mais quand même, ça m'a l'air un peu propre sur soi. Ne serait-ce que la disparition de Whiplash expédié en moins de deux. Encore un baclage.

Circulez, y a trop à voir ...


Si vous voulez confronter les avis sur le sujet, faites aussi un tour par là :
Pour Kick Ass : Libération/Ecrans, John Plissken, Tibo.
Pour Iron Man 2 : Iztkombi1, John Plissken, Geek le mag.

1 commentaire:

  1. C'est vrai que Kick Ass je suis allé le voir hier et je ne m'attendais pas du tout à ça! J'ai adoré et la BO est géniale!

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