12 octobre 2011

La représentation du pouvoir politique dans les séries TV

Pas de message depuis mai, ce blog part à la déroute, c'est un fait. Pourtant, je suis loin de n'avoir rien foutu depuis mai. D'abord, mon podcast, Kultur Breakdown, me prend de plus en plus de temps, ensuite, j'ai enchainé sur une (nouvelle) période de boulot à Ecrans/Libé en août dernier.

Et malgré ça, j'ai quand même eu le temps de participer à un autre podcast. Courant juillet, Poligeek a invité les animateurs de différents podcasts pour un numéro spécial avec plusieurs chroniques pour parler politique. Du coup, j'en ai profité pour traiter de la politique pour les séries TV, et comme mon inspiration est décidément bien à la baisse en ce moment, j'en profite pour recycler ma chronique et vous la faire lire. Parce que oui, aussi aberrant que ça puisse paraître, certains préfèrent encore lire une chronique que se taper deux heures d'émission. Il paraît... ou alors c'est juste une excuse minable pour alimenter ces pages à moindres frais.


J'aurais pu traiter du système constitutionnel de la République puis de l'Empire de Star Wars, et essayer ainsi d'expliquer pourquoi j'aime la prélogie, mais le sujet est plus juridique que politique et le dossier finalement entièrement pompé sur un article d'Alexis Frank, maitre de conférence de droit constitutionnel à Assas, que vous pouvez retrouver sur son blog.

Finalement j'ai donc décidé de lier plusieurs de mes passions dans cette chronique. Je vais tenter d'aborder les diverses formes de la représentation politique dans les séries TV. Personnages de maire, de gouverneur, de roi, de président, de sénateur, d'empereur, de pape ou même de conseiller, l'homme politique est omniprésent dans une série TV qui cherche à raconter une histoire ancrée dans un lieu précis. Le personnage politique va permettre de comprendre le système dans lequel évoluent les personnage. Parfois, comme le maire dans Buffy, ou les candidats aux élections municipales dans Sex and The City ou Desperate Housewives (je vous rassure, les bonnes références viendront après), parfois donc, le politique n'a qu'un rôle anecdotique : il est maire comme il pourrait être dentiste. Sa fonction d'homme politique n'est qu'un trait de sa personnalité qui permet de manifester son charisme et son pouvoir. D'ailleurs, dans ces rôles-ci, on ignore souvent le bord du personnage en question.


Un cas où l'homme politique prend davantage de place encore, au sein de la série TV, est la série historique. On le sait, l'histoire est toujours racontée par les vainqueurs, par ceux qui gouvernent, et est également centrée sur les gouvernements, les rois, les empereurs de l'époque. Quand on pense à la république romaine, on pense à César. Lorsqu'on évoque la révolution française, c'est Louis XVI qui vient en tête. Pour des raisons pratiques évidentes, les séries historiques prennent souvent le point de vue du politique. Que ce soit dans Rome, qui met en scène les affrontements politiques et militaires entre Pompée et César, puis Octave et Marc Antoine, ou dans les Borgias (diffusée cette année sur Showtime), les grands pans de l'histoire sont toujours contés du point de vue du politique, a fortiori si la série, comme dans Les Borgias, Les Tudors ou Les Kennedys est destinée à raconter l'histoire d'une dynastie. Même si le rôle politique reste présent, on est plus proche de saga familiale, souvent ancrée de mystères, de trahisons, de complots, puisque ce sont ces ingrédients qui font le sel de l'intrigue. On imaginerait mal une série sur Louis XII, alias « le père du peuple » (1498-1515).


L'idéal pour parler de la politique en dehors des grandes sagas historiques reste la fiction. Bien sûr, on peut partir dans le pur fantastique comme dans Game of Thrones ou dans Kaamelott mais l'exercice conserve quelques limites. Ainsi, si Game of Throne est une série résolument politique, traitant des méandres du pouvoir, de la guerre des chefs, de complots ou de putsch, elle ne prend le point de vue que des puissants sans qu'on en sache davantage sur le régime en place dans le royaume de Westeros. On est plus sur un aspect institutionnel que politique. Le régime semble ainsi être à la botte du roi des sept couronnes même s'il laisse la Main du roi (son premier ministre) gouverner réellement. La présence de différents royaumes au sein de Westeros semble indiquer qu'il s'agit d'un régime fédéral. On apprend même certaines règles qui concernent les Dothrakis, pourtant réputés barbares, comme, par exemple, le fait que le roi ne puisse rester au pouvoir s'il est incapable de monter à cheval. Du côté de Kaamelott, on en apprend également beaucoup sur le système institutionnel. Là aussi, il s'agit d'un royaume fédéral, le royaume de Loggre, avec tous les complots inhérents à une jeune fédération. Toujours sur le plan institutionnel, la saison 5 nous en apprend énormément sur les règles concernant le pouvoir en lui même. On a par exemple un système de régence, le fait que les femmes ne puissent pas accéder au pouvoir ou certaines règles plus complexes comme des coutumes (échange de femme de chevalier en pays de Vanne). Mais là où Kaamelott innonve réellement par rapport à Game of Thrones c'est sur les idées politiques véhiculées. On a beaucoup de thèmes sociétaux qui sont traités dans la série comme l'esclavage, la polygamie, la peine de mort ou la torture. On a également régulièrement droit à des manifestations de paysans qui viennent se plaindre sans trop savoir pourquoi. Encore plus politique, la série pourtant apparemment comique, n'hésite pas à situer certaines de ses scènes à la table ronde où sont, certes, racontées les quêtes des chevaliers, mais où se tiennent aussi les conseils de guerre et les décisions quant à l'armement, à la défense. Une mise en scène qui nous amène réellement au coeur du pouvoir politique, nous faisant ainsi participer à ces discussions. Cette entrée au sein des décisions politiques du gouvernement est finalement assez rare à la télévision.


Pourtant, The West Wing en a fait sa spécialité. Ceux qui écoutent Kultur Breakdown le savent, je suis un fan inconditionnel d'Aaron Sorkin et particulièrement de The West Wing, difficile pour moi de ne pas l'aborder ce soir. A vrai dire, si j'ai préparé ce sujet précis c'est bien pour en reparler une fois de plus. La série est contemporaine à sa diffusion et racontait les coulisses de l'administration du président américain Jed Bartlet. Là encore, il s'agit d'une série de fiction. Les personnages comme les situations, bien qu'inspirés de personnes et de faits réels sont fictifs. La série est probablement celle qui aura su le mieux parler de politique en traitant à la fois des partis politiques, des mécaniques institutionnelles, des campagnes et de sujets de société comme la vente d'armes aux États-Unis. On y côtoie au quotidien les cadres de l'aile Ouest de la maison blanche, conseillers politiques ou communicants, ainsi que le président des USA. Ici la politique n'est pas représentée par un personnage particulier, c'est la série toute entière qui est politique. Outre les aspects quotidiens de la politique américaine, la série propose de suivre le président Bartlet pendant ses deux mandats. On a donc une campagne qui dure une partie de la saison 4 et surtout qui sera l'enjeux principal de la dernière saison afin de découvrir qui sera le successeur du président Bartlet. Les choix politiques affirmés par la série sont très forts et on y retrouve toute la complexité du système américain avec le rôle majeur de la religion, le sujet épineux des armes, le terrorisme ou la guerre. C'est vraiment ma série favorite, et de très loin, donc je tenais absolument à profiter de mon passage dans l'émission pour souligner à quel point elle peut intéresser des auditeurs qui s'interessent à la fois aux séries et à la politique.

J'avais un dernier exemple de série politique en tête. The Wire, raconte la ville de Baltimore à travers différents angles que l'on découvre au fil des saisons. La saison 3 particulièrement est anglée sur les politiques à Baltimore. Même si la politique et notamment l'influence de la police face à la mairie dans le système américain est traitée tout au long de la série, c'est vraiment au cours de cette troisième saison que l'on découvre le rôle primordial des communautés pour se faire élire. C'est à travers le prisme de Tommi Carcetti, candidat démocrate à la mairie que l'on découvre tout ça, ainsi que via le sénateur Clay Davis, politicien corrompu qui représente ce que Carcetti souhaite à tout prix faire disparaître de Baltimore. Bien plus sombre et réaliste que The West Wing, The Wire fait le constat cruel que rien ne peut changer, qu'une homme politique malgré la meilleure volonté du monde ne peut faire évoluer une ville si sombre et si profondément ancrée dans la misère. Là encore, la série est brillante et je vous incite à tous y jeter un coup d'oeil.






Bien évidemment cette chronique ne saurait être exhaustive et j'ai fait l'impasse sur de nombreuses autres séries comme Brothers and Sisters, Boardwalk Empire, The Good Wife, Commander in Chief, Reporters ou Spin City. Ceci par pur manque de temps et de culture personnelle, il faut bien l'avouer...

1 mai 2011

Un Thor de force



Je sais, je devrais très probablement réviser mes partiels de mardi et mercredi. Mais je tenais absolument à vous faire partager mon indispensable avis sur la dernière tuerie Marvel sortie en salle.

Après Iron Man 2 et avant Captain America, c'est cette fois à Thor d'être adapté au grand écran, en prévision de l'évènement The Avengers prévu pour 2012 dans les salles. Un défi de taille, et pour plusieurs raisons. D'abord Thor est l'un des seuls héros Marvel dont l'origine n'est pas expliquée par des faits un tant soit peu rationnels : c'est un Dieu. On est bien loin des manipulations génétiques du Docteur Bruce Banner ou des avancées technologiques de Tony Stark. Ensuite, parce que l'esthétique classique du personnage, tout en collant et en casque à plume, fait davantage penser à un Astérix musclé qu'à Iron Man.




Finalement, la solution a été trouvée en basant le personnage davantage sur l'univers Ultimate de Marvel que sur la continuité classique. Du coup, on rajoute une barbe, une armure et on fabrique des ailes en métal incorporées au sein du casque. Et tout à coup, malgré mes craintes et l'aspect kitch des premières photos, on se retrouve avec un personnage bien plus cinégénique que prévu.

L'histoire en elle-même est des plus simples : Thor, à qui le trône d'Odin est promis va finalement contrarier son dieu de père en attaquant les ennemis d'Asgard. Pour cela il sera banni du royaume des dieux et devra trouver, sur Terre, la sagesse qui lui permettra d'obtenir à nouveaux ses pouvoirs et son précieux marteau divin, Mjöllnir. Une histoire classique d'exil, de rédemption comme on en voit tant, mais à la sauce super héros. A vrai dire, je m'attendais à bien pire. Le risque quand le scénario tient, comme c'est le cas ici, sur un post it, c'est de faire un film lent, mal rythmé et dont les ficelles trop voyantes permettraient tant bien que mal de faire tenir le film sur deux heures. QUE NENNI !

En 2h10, je n'ai pas regardé ma montre une seule fois. Et c'est pas rien de le signaler. Mieux, les scènes s’enchaînent avec fluidité entre la Terre et Asgard où un complot se joue afin que Loki, frère de Thor, atteigne le trône d'Odin. En fait, beaucoup de critiques on parlé de deux films en un. Je n'irai pas jusque là, mais il est clair que les scènes se situant à Asgard s'inspirent de grands films traitant de la lutte autour du pouvoir, tandis que celles sur Terre ont un côté bien plus détaché, plus drôles, presque burlesque. Tout du moins, jusqu'à l'affrontement final, badass comme on l'attendait.

Du côté de la réalisation, Kenneth Branagh s'en tire avec les honneurs. Habitué aux adaptations de classiques shakespeariens, il a su donner corps à cette guerre des pouvoirs. Toutefois, impossible pour moi de savoir s'il a réussi à apporter sa patte esthétique puisque je n'avais vu aucun film du bonhomme avant Thor. Je ne peux donc que supposer que le réalisateur britannique est un habitué des plans désaxés. Etranges au début, ces plans finissent par apporter au film la spécificité graphique qui permettra de le distinguer d'autres adaptations superhéroiques. Why not.




Mais, la photo... oh tiens, un dealer à Asgard ! Dans le rôle du gardien Heimdall, peu locace mais à l'importance capitale, Idris Elba (peu reconnaissable sous son casque) est impeccable. En fait, on peut le dire de tout le casting, les acteurs tiennent leur promesse. Natalie Portman est sublime en incarnant un rôle bien plus léger que dans Black Swan, Anthony Hopkins, quant à lui, joue un Odin sévère mais juste. Même Chris Emsworth, minet bodybuildé déjà vu dans le Star Trek de J.J. Abrams, remplit parfaitement le contrat.

Film Marvel oblige, les références sont multiples. Qu'ils s'agissent de caméo ou d'allusion à d'autres films de la franchise Avengers, on est servi. Un peu la flemme de tout résumer ici, du coup je vous conseille ce billet pour tout comprendre. Difficile également de ne pas voir une référence à la légende arthurienne quand des dizaines de rednecks tentent, en vain, d'extraire le marteau piégé dans le cratère au sein duquel il a atterri après le bannissement de Thor. Et forcément, Marvel oblige, une scène post générique (que j'ai tout de même trouvée un brin décevante) que je me garderai bien de spoiler en ces pages, sous peine de perdre mes quinze lecteurs.

Finalement, un Thor bien surprenant. Blockbuster sans prise de tête mais sans trop de défauts. Du bien joli boulot compte tenu du matériau de base. Promis, cette fois j'arrête de chroniquer des films ou des séries de super héros... du moins jusqu'à  la sortie de X-Men First Class.



28 avril 2011

Plaidoyer pour un Netflix français

On est mercredi soir, il est 21h26 et je reviens tout juste de la Fnac. J'aime bien faire ça en fait, passer rapidement là bas après mes heures de TD histoire de me détendre et de voir si je peux toujours aussi bien résister aux produits culturels. Cette fois je n'ai pas pu. A la base, je comptais y faire un saut essentiellement dans le but de trouver un cadeau d'anniversaire pour mon frangin (d'ailleurs Thibault, si tu me lis, c'est bon, trouvé !). Sauf qu'en fait je suis ressorti avec le tome 5 de Scott Pilgrim dont j'avais loupé la date de sortie, et avec l'intégrale de Rome en Blu Ray. 79 euros.

Même si le coffret me faisait de l'oeil depuis un moment, j'ai toujours su résister. Pourquoi pas cette fois ? Parce que cette fois j'avais les moyens, ça s'arrête là. Si une série me plait et, a fortiori, fait partie de mon top 5 de mes séries favorites, je l'achète. Après, ouais, on peut toujours se demander comment je sais que la série me plait. Et bien je l'ai piratée pardi.

Là, pour vous décrire le process d'écriture de ce billet, imaginez moi en bas de mon étagère à compter mes différents coffrets achetés en un an et demi. Donc, Skins (saisons 1 et 2), Six Feet Under (intégral), The West Wing (intégral), Buffy (intégral), Angel (intégral), Sex and The City (intégral), Lost (saisons 1 et 2), The Wire (saisons 1 à 4) et donc Rome (intégral). Tous ces coffrets, on me les a offert ou je les ai acheté avec mon argent de poche d'étudiant. Au total, on doit pas être bien loin des 500 euros, sûrement même plus. Et pourtant, toutes ces séries, à l'exception de Sex and The City, je les ai découvertes en les piratant. Pas dans l'attitude d'un vulgaire pirate, non. Au contraire. Simplement parce que c'était le seul moyen pour moi de les découvrir. Désolé mais là il me semble approprié de refaire l'inventaire. N'étant pas abonné à Canal, je n'ai pu découvrir ni Skins, ni Rome par des moyens légaux. D'accord, Rome a été reprogrammée sur M6, mais le dimanche à minuit. Génial ! Six Feet Under et The West Wing ont toutes les deux été programmées sur France 2, quand j'avais 12 et 14 ans. Alors certes, je suis précoce, mais faudrait pas déconner non plus. Pour Buffy, je n'ai jamais accroché à la trilogie du samedi ou à Charmed. Du coup la série de Joss Whedon a été victime de ses voisins du samedi soir. Angel, pareil. The Wire diffusée sur Jimmy en 2004, puis sur France Ô l'an dernier. No comment. Pour Lost c'est encore plus problématique, j'ai rencontré la série au cours de la diffusion de sa troisième saison. Série feuilletonnante par excellence, je n'aurais jamais saisi le moindre détail de l'intrigue si je n'avais pas téléchargé les premières saisons. Enfin, Sex and The City, multirediffusée pendant mes années lycée sur M6. C'est là que j'ai accroché à l'esprit frais et décalé. ET NON C'EST PAS UNE RAISON POUR ME RETIRER MA MAN CARD, C'EST HBO DONC J'AI LE DROIT ! Et tout ça sans même parler des choix de doublages, parfois catastrophiques, faits par la chaine qui rediffuse la série (cf. la rediffusion de Twin Peaks en ce moment sur Arte, uniquement en français).

Aujourd'hui, en France, le seul moyen de (re)découvrir une série sans la connaître reste de la télécharger. Alors certes, avec iTunes, il est toujours possible de télécharger épisode par épisode, mais si la série ne nous plait pas, on aura gaspillé 3 euros par épisodes téléchargés. Et dans le cas de quelqu'un qui regarderait une série parce qu'on lui a fortement conseillé, la méthode illégale reste la plus commode. Etrange. Quand je cherche à découvrir un album, je peux passer sur Deezer, Spotify ou même Youtube. Pour un film, je peux encore aller le voir au cinéma puisque j'ai ma carte UGC Illimité et que je n'aurai donc pas l'impression de gaspiller mon argent. Pour les séries, je suis obligé d'investir quasiment 50 euros par saison ou d'être né à la bonne période, sinon je devrais être hors la loi.

Hors la loi. Avec mes 500 euros de soutien aux artistes.

Parallèlement à ça, aux Etats-Unis, il existe des services comme Hulu ou Netflix qui permettent, pour 10 euros par moi, d'avoir accès de façon illimitée à tous les films du catalogue (impressionnant) de Netflix ou de tous les derniers épisodes diffusées par les chaines partenaires de Hulu. Netflix est devenu récemment le premier service de vidéo par abonnement au monde, devant les service de câble US. En France, malgré la création du CNN (récente, certes), la loi HADOPI reste en vigueur et la licence globale (un abonnement de 5 à 20 euros par mois compris dans l'abonnement internet, permettant de pirater toutes les oeuvre de façon légale) n'est toujours pas d'actualité.

Et moi, je reste un pirate...

PS : Ouais le titre fait carrément pédant, mais il faut au moins ça pour rameuter du lecteur après 4 mois d'absence.

15 janvier 2011

The Cape et de collants



Une déception. C'est souvent ce qui se passe avec les pilotes de séries attendues depuis plusieurs mois. Les chaines nous balancent des teasers, des trailers, des images de tournage ou des photos officielles à n'en plus finir. Du coup quand le pilote est enfin diffusé, la sentence tombe plus rapidement que la guillotine sur la nuque de Marie Antoinette. Ca a été le cas de No Ordinary Family, série dont le pilote a expédié l'intrigue en moins de deux minutes, montre en main.

Autant vous le dire de suite, ça n'a pas été le cas de The Cape, malgré les quatre mois d'attente supplémentaires.

On en parlait dans le pilote de Kultur Breakdown, 2011 sera une année super héros dans les salles obscures. Certes, ça n'est pas nouveau : depuis 10 ans, les adaptations de comics pleuvent sur Hollywood. Intrigues simples, personnages pré-existants et public conquis d'avance garantissent un succès et un profit évident pour les studios. En revanche, les networks se doivent d'être plus imaginatives, les licences des héros connus étant souvent trop chères pour un budget TV. Du coup les séries inspirés de héros en capes et collants se font bien plus rares.



On avait bien eu Heroes en 2006, qui tentait de jouer la carte des mutants, mais même si les comics étaient une référence évidente de la série, jamais Tim Kring n'a souhaité aller jusqu'au bout en affublant ses héros de masques et de costumes. Idem pour le poussif Smallville, Clark Kent se retrouve toujours en jean et manteau de cuir après dix ans de diffusion. Et quand bien même certains visuels sembleraient annoncer le slip et la cape rouge pour bientôt, il aura fallu attendre la dernière saison pour voir Superman avec ses collants. En septembre pourtant, ABC jouait sur la corde sensible des geeks en programmant No Ordinary Family, l'histoire de la famille Powell dont les membres vont se retrouver du jour au lendemain affublés de super pouvoirs. Là encore, la chaîne n'a pas osé aller jusqu'au bout du concept et il aura fallu se contenter d'une adaptation live des Indestructibles de Disney, les costumes en moins. Pour les collants, il faudra sûrement attendre les séries Hulk et Jessica Jones, prévue chez ABC (Marvel et ABC étant tous deux propriété de Disney), ou le remake de  Wonder Woman, si une chaine US se décide enfin à s'associer au projet. Ou bien The Cape.

Avec ces deux premiers épisodes, c'est une bouffée d'air frais que nous inspire NBC. Enfin un costume, un beau ! Et pour cause, le super-héros The Cape est inspiré d'un comics lu par le fils de son alter ego, Vince Faraday. Du coup, on suit son apprentissage méticuleux de ses nouvelles armes, de nouvelles techniques de combat, et geekasm ultime, la fabrication et l'assemblage de son costume. Pour l'histoire, je vais vous la faire courte : Vince Faraday est policier à Palm City. Seul dans une ville où la flicaille est corrompue, il va chercher à apprendre la vérité sur Peter Fleming, industriel souhaitant privatiser la police sous les ordres de son entreprise. Evidemment il n'en sortira pas indemne et disparaîtra, passé pour mort. Recueilli par le carnival of crime, il apprendra divers techniques de combat, de manipulation, et s'affublera d'une cape. Il décide alors de devenir The Cape afin de se venger de Peter Fleming.

Ca n'était pas gagner d'avance, et pourtant il s'agit d'une bonne série. Une série sombre et adulte rendant hommage au Dark Knight sans le plagier. Revanche contre la corruption policière, atmosphère sombre, pas de réels pouvoirs, gadgets, techniques de combat, actions essentiellement nocturnes, magistrat intègre. On ne peut ignorer l'influence de Batman de part et d'autre des deux premiers épisodes. Le casting n'est pas non plus à délaisser avec notamment Richard Shiff, toujours très en forme depuis la fin de The West Wing, incarnant le directeur du système pénitencier, à mi chemin entre un commissaire Gordon ou un Harvey Dent des débuts. Enfin, malgré l'atmosphère plutôt sombre de la série, elle ne se prend pas au sérieux et quelques punchlines bien affûtées ont réussi sans peine à me faire rire.

Le prochain épisode devrait être diffusé dimanche soir. A suivre, en espérant ne pas subir à nouveau la déception de Walking Dead.

9 janvier 2011

Ich bin ein Podkaster !



Ça devait bien arriver un jour.

A force de me nourrir quasi exclusivement de podcasts en tous genres depuis maintenant 4 ans, de pleurer de rage en voyant le nombre d'heures de retard dans les émissions déjà parue, je me suis dit que j'ajouterai bien ma pierre à l'édifice. Histoire de faire rager les gens. En même temps, je fais tout pour les faire rager. Du coup, vendredi soir, on a enregistré en live le numéro 0 de Kultur Breakdown

Le concept est on ne peut plus classique. De la culture pop, mais exclusivement visuelle et au format audio. Challenge ! Du coup, on prévoit de parler de films, de séries, de BD et à terme, pourquoi pas de jeux vidéo. Là, par exemple, pour le pilote, on a abordé du Batman, du Orc Stains, une analyse de la prélogie Star Wars et les séries et les films de super-héros à venir dans l'année. On est début 2011, on a une excuse hein !

Apparemment, pour un premier essai, ça a été plutôt concluant. Le feeling y était, avec XavierMathieu et Jordan en duplex, donc on remettra ça dès que possible, normalement sur un rythme bimensuel. A terme, il est indéniable qu'un peu de matos plus pro (un vrai micro, surtout) ne pourra pas faire de mal, mais comme l'épisode 0 a été enregistré en urgence, on a fait avec les moyens du bord.

D'ici là, vous pouvez avoir un aperçu de ce qu'on fait. Quoi ? Ouais, ça dure deux heures, mais je sais bien que t'as rien d'autre à faire, fais pas genre. Tu peux le télécharger ici (clique droit, puis enregistrer la cible sous). Après tu le fous direct dans ton iPod et t'enjoy ! J'espère...

Ah ouais, j'allais oublier. Après tu reviens et tu me donnes ton avis. J'accepte aussi les critiques, hein. Surtout les critiques en fait, tant qu'elles sont constructives.