24 avril 2010

J'me voyais déjà en bas de l'article ...

 Je me permets de publier un mail envoyé ce matin à mes contacts, plus ou moins proches :
Amis, camarades, parents, cousins, cousines, frères, demi-soeur, objets, ex-collègues et autres personnes inqualifiables, l'heure est grave !
Ce samedi 24 avril s'annonce comme l'un des plus beaux de l'année, voire de la décennie. Il fait effectivement beau et les oiseaux chantent. Ouais c'est cool, mais ça on va dire que tout de suite, on s'en fout.
Pour comprendre ce dont il s'agit, je vous invite, au préalable de vous munir d'1€30 (cherchez bien sous votre lit, ça doit être trouvable, même en pièces de 10 centimes) et de prendre d'assaut votre kiosque à journaux le plus proche. Maintenant vous demandez Libération (c'est pas dur à dire Mamy, tu devrais y arriver en faisant un effort, "Li-bé-ra-tion", voilà !).
Vous rentrez chez vous, ou si vous êtes vraiment pressés, vous l'ouvrez directement, ça ne devrait pas trop vous causer préjudice. Le cahier central "Le Mag", page XX "Connecter". Trois articles.
Un gros article sur une donzelle qui s'amuse à déranger les gens dans le métro, un autre sur un site avec pleins de boutons inutiles et un dernier sur un jeu débile où il faut dégommer des n'avions. Ouais, des thèmes basiques mais ne critiquez pas trop vite.
Maintenant, vous jetez un oeil au nom sous l'article principal ...
Rappelez-vous, vous devez forcément le connaitre de quelque part ce "Geoffroy Husson". Probablement un ami, camarade, fils, cousin, frère, demi-frère, ex-collègue ou autre personne inqualifiable. C'est bon ?
Et les deux articles en dessous, G.H. hum ... Non non, pas comme "Gregory Horault". Vous connaissez un Gregory Horault vous ? Non non, comme Geoffroy Husson. Comment ça qui ça ? Relisez quelques lignes au dessus ! Voilà ...
Tout ça pour vous dire, parce que j'espérais bien que ça arrive un jour, que non seulement mon premier papier est dans le Libération de ce week end, mais qu'en plus il y en a trois signés de ma main. Tous trois choisis par mes soins et adossés à un excellent article d'Isabelle Roberts et Raphael Garrigos, probablement les plumes pour lesquelles j'ai le plus d'admiration dans le milieu. Voilà, certains d'entre vous souhaitiez être prévenus. Pour les autres, tant pis.

Geoffroy (ouais ouais, comme les signatures des articles)
PS : Non non, sur la gauche de la page, le "20 euros, c'est la somme minimale que les internautes peuvent investir pour devenir coproducteur du prochain film X de Marc Dorcel", c'est pas de moi, ni même mon idée d'ailleurs.
Pour retrouver les trois articles en questions, ils sont déjà disponibles sur Ecrans.fr, dans une version légèrement différente (plus longue ou plus technique) depuis plusieurs jours :

17 avril 2010

En vrac (#7)

  • Je vais peut-être retoucher le thème du blog bientôt. Faire un truc un peu plus compatible avec les petites résolutions.
  • Et faire d'autres rubriques, aussi. Genre un truc "j'ai écrit/j'écrit là aussi" avec des liens vers Ziknation, Cosystreet, Mobiles-Actus ou Ecrans.fr.
  • Pour mes vieux Skybogs, je vais zapper hein, vous m'excuserez.
  • D'ailleurs ouais, j'ai commencé mon stage à Ecrans.fr-Libération la semaine dernière et putain, je kiffe mais grave quoi.
  • Petite sélection totalement subjective d'articles publiés jusqu'ici : Nowatch, des geeks sur canapé, iPhone OS4 et le multitâche fut, et Marie et les inconnus du métro.
  • Des brèves aussi : Ces images qui ne passent pas sur iPhone, ou Star Wars fait maison.
  • En fait, j'adore ce que je fait. Ca se rapproche pas mal des thèmes que j'aborde d'habitude sur ce blog, mais avec le panneau "Libération" et tout ce qu'il implique au dessus de la tête. Responsabilité, journalisme, conseils et apprentissage.
  • J'en viendrais presque à me dire que j'ai bien fait de redoubler. 
  • Même si je le dis pas, je le pense en tous cas, c'est déjà ça.
  • Sinon, un grand merci à vous tous pour votre soutien d'il y a deux semaines. J'ai porté plainte et normalement c'est en bonne voie pour qu'ils soient interpelés. Je doute qu'ils prennent cher mais c'est déjà ça.
  • En parlant de ça : +133% de visites, vous êtes vraiment des hyènes, putain !
  • Ah, et j'ai aussi du passer de 150 followers à 230 en deux semaines. Mais là, l'arrivée à Ecrans a du donner un coup de pouce. 
  • Si vous aviez un disque à me conseiller en ce moment, ce serait lequel ?
  • Premier appel au commentaires ever sur Brouhaha, ça se fête !
  • Dans quelques jours, je devrais enfin qui je vais voir au Cabaret Vert en aout.
  • Cabaret Vert auquel je me rendrai après mon voyage familial en Islande.
  • Et non, c'est prévu depuis longtemps, mais avec les évènements récents ça n'en sera que d'autant mieux.
  • Sinon, j'ai refait entièrement l'organisation de ma chambre la semaine dernière.
  • Mais normalement, vous devriez vous en foutre.
  • Non ?
  • Ah si, je me disais bien ...
  • Bon ben c'est que c'est la fin alors.
  • Bon week end !

5 avril 2010

Chronique d'une violence follement juvénile

Et dire que ce matin, sous la douche, je me demandais quel serait mon prochain billet sur ce fabuleux site. Un article sur Twitter et le journalisme ? Une analyse sur l'iPad ? Une critique cinéma ? Bof, tout ça a déjà été fait et refait.
Je me demandais ça jusqu'à ce que la vie, la vraie, me rattrape. Vous savez, la vie, celle qui parfois peut vous surprendre et vous sortir de votre Geek Mag ou de votre iPod. Cette vie qui peut vous étonner par sa violence. Cette vie qui peut vous assommer comme un kick en pleine face. Enfin, la vie quoi.

J'ai pas envie de me lamenter sur mon sort, juste d'exorciser le truc, de le sortir une bonne foi pour toute pour pouvoir dormir sereinement. Et je veux encore moins que ce billet soit repris afin d'en tirer quoique ce soit.

20h45, je quitte difficilement le foyer familial et la retransmission des Tontons flingueurs pour aller au cinéma. Voir Dragons, a priori. Comme toujours, casque vissé sur les oreilles et, exceptionnellement, Geek le mag' dans la besace pour passer le temps. Mes podcasts sont à jours donc je m'occupe comme je peux.

Maisons-Alfort Stade (ligne 8), je m'installe dans les fauteuils centraux pour être bien à l'aise et pouvoir poser mes pieds sur les fauteuils d'en face. Comme d'habitude. C'est dimanche soir, le métro est vide en direction de Paris. Comme d'habitude.

Arrivé à Liberté, 8 gars rentrent dans la rame. Ils s'installent à côté de moi alors que la rame les accueille les bras ouverts. Je sens le truc louche, je range donc mon magazine. Faudrait pas l'abimer non plus, je l'ai pas encore terminé.
Après quelques secondes, l'un d'eux semble vouloir me parler. Je retire donc mon casque pour qu'il puisse répéter sa question.

"Putain arrête de me regarder !"

Ok, très bien, je baisse les yeux. Pas apeuré, juste que dans un tel cas, je préfère m'écraser.

"Oh connard j'te parle !"

Bon, je demande si j'peux lui être d'une quelconque utilité : "j'peux t'aider ?"

"Eh mais il me parle en plus ! Ferme ta gueule !"

Mouais, bon. Un individu apparemment dénué de toute logique. L'ignorer simplement. Le mec s'approche de moi. Difficile de l'ignorer dorénavant. Il voit mon casque audio.

"T'as un iPhone ?"

Moi, un iPhone ? Et mon cul, c'est du poulet ? Passons sur cette faute de gout affligeante.

"Vas-y il est classe ton casque, tu me le files ?"

Toujours pas non.
A ma grande surprise, il ne s'y accroche pas, laisse tomber. Et ne demande pas à quoi mon casque est relié si ce n'est pas à un iPhone. Il ne demande pas à voir mon portable ou mon iPod. 400 euros à eux deux.
Non, manifestement il veut autre chose.

Et c'est là que j'ai compris.
Ou plutôt non, que je n'ai plus rien compris.

Peut être quelques insultes, et puis des coups.
De pieds, de poings.
En prenant appui sur les sièges alentours.
8 paires de pieds et de mains s'abattant contre mon visage et mon torse.
Ca n'a pas dû durer très longtemps pourtant.
C'était intense, passionnel, on a partagé un vrai truc tous les 9.
A un moment, dans un élan de lucidité, j'ai songé à relevé mes bras vers mon visage, comme pour parer les coups. J'ai finalement retenu quelques bases de mes cours de boxe française du collège.
Ce mouvement m'a permis de voir le reste du wagon. Entre temps il s'est rempli. Un autre groupe de jeune discute plus loin mais n'ose pas intervenir.
Des coups de pied dans le visage, des coups des poing contre les lèvres.
Pourtant, je reste asssis, immobile, comme éteint.

Et là j'entends une voix : "Non, putain les mecs laissez-le c'est pas cool".
"Pas cool", c'est pas non plus le terme que j'utiliserais si je devais raconter l'histoire sur mon blog, mais ça me va. Le mec les a distrait. Mon cerveau s'est rallumé et mes sens se sont réveillés. J'entends alors la sonnerie de la fermeture des portes. La fermeture ! Pas encore passer un autre voyage avec eux. Vite ! J'écarte les portes avec tout ce qu'il me reste de force.
Les gars sont restés à l'intérieur. L'un me crie "Eh, on t'a pas agressé hein !"

Ahahahahahahahah !

Et mon cul connard ?

Je crache du sang. Je sens mes lèvres déchirées. Ma migraine a empiré entre temps.

Et s'il m'attendaient ? Je ne peux décemment pas attendre la prochaine rame. Ce sera Vélib' jusqu'à Bercy 2. Parce que oui, j'ai pas fait le trajet pour rien, je vais le voir ce film.

"Eh, on t'a pas agressé hein !"
C'est pas ce qu'il m'a semblé pourtant. En sortant, je vois quelqu'un au guichet. La dame de la RATP est très aimable, me propose quelques soins, prends la signalisation des gars. "7 à 8 mecs, tous en jogging".
"Quelle origines ?" La question m'étonne un peu ...
"Vraiment de toutes" Ma réponse l'étonne aussi.
Je continue la description "... à vue d'oeil, moyenne d'âge entre 12 et 14 ans".


Ah, je vous avais pas dit ? Ils avaient grosso modo 13 ans. Ouais je sais. C'est essentiellement ça qui m'a causé un choc. Ca et la violence gratuite.

13 ans ...

Agressé par 8 gosses de 13 ans ...

Ca calme.
J'enfourche mon vélib', j'arrive à l'heure à ma séance. Dragons est un film génial (finalement ce billet aura un reflet de critique ciné). Du moins assez bon pour me faire plus ou moins oublier cette histoire pendant 1h30 et même me faire rire, c'est dire.

Le retour : métro ou vélib' ?
Je choisis la voie de la raison, y a pas de vélib' à Maisons-Alfort. Ce sera donc métro.
Durant le trajet, je choisis d'exorciser le truc : je raconte ça sur Twitter. J'essaie de me donner un genre en y foutant un peu de cynisme : "Tabassé dans le métro il y a deux heures. J'aurais du penser au livetweet, ca m'aurait fait gagner quelques followers."

Et là, c'est un dizaine de commentaires qui viennent s'informer de mon état, savoir où et comment ça s'est passé, pourquoi et surtout, si je vais bien. On me conseille de porter plainte. Ca va de soi.
On ne mesurera jamais assez l'influence de Twitter sur le moral. Son aspect compassionnel et le lien que différents utilisateurs peuvent créer entre eux. Voilà, j'arrive quand même à faire un lien entre ça et Twitter.


Finalement je m'en sors indemne, rien de volé, rien de cassé si ce n'est mes lèvres. Au moins elles sont pulpeuses là. Asymétriques, mais pulpeuses. Il ne reste que le souvenir choquant de cette violence.
Cette violence aveugle, folle et juvénile.