28 avril 2011

Plaidoyer pour un Netflix français

On est mercredi soir, il est 21h26 et je reviens tout juste de la Fnac. J'aime bien faire ça en fait, passer rapidement là bas après mes heures de TD histoire de me détendre et de voir si je peux toujours aussi bien résister aux produits culturels. Cette fois je n'ai pas pu. A la base, je comptais y faire un saut essentiellement dans le but de trouver un cadeau d'anniversaire pour mon frangin (d'ailleurs Thibault, si tu me lis, c'est bon, trouvé !). Sauf qu'en fait je suis ressorti avec le tome 5 de Scott Pilgrim dont j'avais loupé la date de sortie, et avec l'intégrale de Rome en Blu Ray. 79 euros.

Même si le coffret me faisait de l'oeil depuis un moment, j'ai toujours su résister. Pourquoi pas cette fois ? Parce que cette fois j'avais les moyens, ça s'arrête là. Si une série me plait et, a fortiori, fait partie de mon top 5 de mes séries favorites, je l'achète. Après, ouais, on peut toujours se demander comment je sais que la série me plait. Et bien je l'ai piratée pardi.

Là, pour vous décrire le process d'écriture de ce billet, imaginez moi en bas de mon étagère à compter mes différents coffrets achetés en un an et demi. Donc, Skins (saisons 1 et 2), Six Feet Under (intégral), The West Wing (intégral), Buffy (intégral), Angel (intégral), Sex and The City (intégral), Lost (saisons 1 et 2), The Wire (saisons 1 à 4) et donc Rome (intégral). Tous ces coffrets, on me les a offert ou je les ai acheté avec mon argent de poche d'étudiant. Au total, on doit pas être bien loin des 500 euros, sûrement même plus. Et pourtant, toutes ces séries, à l'exception de Sex and The City, je les ai découvertes en les piratant. Pas dans l'attitude d'un vulgaire pirate, non. Au contraire. Simplement parce que c'était le seul moyen pour moi de les découvrir. Désolé mais là il me semble approprié de refaire l'inventaire. N'étant pas abonné à Canal, je n'ai pu découvrir ni Skins, ni Rome par des moyens légaux. D'accord, Rome a été reprogrammée sur M6, mais le dimanche à minuit. Génial ! Six Feet Under et The West Wing ont toutes les deux été programmées sur France 2, quand j'avais 12 et 14 ans. Alors certes, je suis précoce, mais faudrait pas déconner non plus. Pour Buffy, je n'ai jamais accroché à la trilogie du samedi ou à Charmed. Du coup la série de Joss Whedon a été victime de ses voisins du samedi soir. Angel, pareil. The Wire diffusée sur Jimmy en 2004, puis sur France Ô l'an dernier. No comment. Pour Lost c'est encore plus problématique, j'ai rencontré la série au cours de la diffusion de sa troisième saison. Série feuilletonnante par excellence, je n'aurais jamais saisi le moindre détail de l'intrigue si je n'avais pas téléchargé les premières saisons. Enfin, Sex and The City, multirediffusée pendant mes années lycée sur M6. C'est là que j'ai accroché à l'esprit frais et décalé. ET NON C'EST PAS UNE RAISON POUR ME RETIRER MA MAN CARD, C'EST HBO DONC J'AI LE DROIT ! Et tout ça sans même parler des choix de doublages, parfois catastrophiques, faits par la chaine qui rediffuse la série (cf. la rediffusion de Twin Peaks en ce moment sur Arte, uniquement en français).

Aujourd'hui, en France, le seul moyen de (re)découvrir une série sans la connaître reste de la télécharger. Alors certes, avec iTunes, il est toujours possible de télécharger épisode par épisode, mais si la série ne nous plait pas, on aura gaspillé 3 euros par épisodes téléchargés. Et dans le cas de quelqu'un qui regarderait une série parce qu'on lui a fortement conseillé, la méthode illégale reste la plus commode. Etrange. Quand je cherche à découvrir un album, je peux passer sur Deezer, Spotify ou même Youtube. Pour un film, je peux encore aller le voir au cinéma puisque j'ai ma carte UGC Illimité et que je n'aurai donc pas l'impression de gaspiller mon argent. Pour les séries, je suis obligé d'investir quasiment 50 euros par saison ou d'être né à la bonne période, sinon je devrais être hors la loi.

Hors la loi. Avec mes 500 euros de soutien aux artistes.

Parallèlement à ça, aux Etats-Unis, il existe des services comme Hulu ou Netflix qui permettent, pour 10 euros par moi, d'avoir accès de façon illimitée à tous les films du catalogue (impressionnant) de Netflix ou de tous les derniers épisodes diffusées par les chaines partenaires de Hulu. Netflix est devenu récemment le premier service de vidéo par abonnement au monde, devant les service de câble US. En France, malgré la création du CNN (récente, certes), la loi HADOPI reste en vigueur et la licence globale (un abonnement de 5 à 20 euros par mois compris dans l'abonnement internet, permettant de pirater toutes les oeuvre de façon légale) n'est toujours pas d'actualité.

Et moi, je reste un pirate...

PS : Ouais le titre fait carrément pédant, mais il faut au moins ça pour rameuter du lecteur après 4 mois d'absence.