16 mars 2010

Corpotweets VS Personal Branlette


Depuis le temps que je comptais publier un billet scolaire afin de vous apprendre à décrypter Twitter ...
Twitter est un service qui permet de poster des messages de 140 caractères ou moins.
Voilà, ça c'est fait. On peut passer à la suite.

En fait mon souci vient essentiellement du fait que depuis plusieurs semaines je voulais rédiger un billet sur le personal branding. Envie renforcée ces derniers jours par quelques évènements liés à Twitter, au journalisme, aux rédactions et à LA rumeur.

Pour la rumeur, vous pouvez aller vous renseigner ailleurs. Sachez simplement, pour comprendre la suite, que plusieurs journalistes web ont fait part d'une rumeur via leur compte Twitter.
La question qui se pose alors est simple : un journaliste qui possède un compte Twitter engage-t-il son média dans ses tweets ?

C'est là qu'on en vient au fond du problème. Avant que je me lance dans la rédaction de ce post, je voulais uniquement aborder le sujet du personal branding, cette pratique qui pousse une personne à faire de son nom une marque à part entière.
C'est particulièrement le cas chez les journalistes. Aujourd'hui, je vous le dis clairement, je lis certains articles uniquement parce qu'ils ont été rédigés par une plume que j'apprécie, voire que j'admire.
Généralement, cette pratique passe par la création d'un compte Twitter ou d'un blog ou des deux. Grâce à ces médias personnels, le journaliste s'affranchit de la contrainte de sa hiérarchie, est plus libre, et frappe souvent plus juste.

Peu à peu, j'ai commencé à m'intéresser de plus près à ces plumes. J'ai ainsi appris que Vincent Glad était en fait journaliste à Slate, que Alexandre Hervaud bossait chez Ecrans, que Lâm Hua écrit notamment pour GQ et Technikart ou que David Abiker était chroniqueur sur France Info. Je me suis donc, tout naturellement, mis à suivre leurs activités purement professionnelles.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le personal branding, c'est tout bénèf' pour l'employeur.
Sauf si le journaliste venait à partir, certes ... Mais c'est justement l'un des buts du journalistes : faire montre de sa valeur à sa rédaction et, éventuellement, créer sa vitrine personnelle pour montrer aux autres ce dont il est capable.
Très franchement, ce n'est pas pour rien que l'étudiant wannabe journaliste que je suis écrit sur le blog que vous lisez à l'instant, est plutôt actif sur Twitter et a créé un site web sous son patronyme.

Bref, le personal branding c'est de la grosse boulette, c'est tout. Sauf quand ...


Sauf quand justement, il n'est pas compris par les autres.
On en revient à LA rumeur. Certains journalistes l'ayant propagé travaillent (c'est généralement le rôle d'un journaliste) pour des rédactions. Quelques lecteurs ne font toutefois pas la part des choses entre le journaliste, le simple internaute et le porte-parole du média pour lequel il travaille.
Pour simplifier : quand un journaliste/rédac' chef de Slate.fr poste un statut concernant LA rumeur, le fait-il comme un simple utilisateur, pas forcément informé, voire potache, comme un journaliste qui a une vraie info, ou se fait-il la voix de son média et en engage-t-il la responsabilité/crédibilité ?
Pour compliquer : un des aspects de Twitter le moins abordé par les médias lorsqu'ils parlent du réseau social, c'est le LOL. Le LOL, c'est cette manie de poster des messages drôles. Des traits d'esprit de 140 caractères. Les blagues les plus courtes sont les meilleures. Le LOL, c'est ce qui pousse Alexandre Hervaud (d'Ecrans.fr, vous suivez ?) à écrire "Non, mais si tu veux mon na'vi..." OH TAIS TOI JAMES CAMERON au moment où je rédige ce billet.
Et non, le LOL n'a rien de journalistique mais il contribue grandement au personal branding.
Ah, et LA rumeur a, la plupart du temps, été traitée sur Twitter via le LOL. Encore moins journalistique donc. Mais c'est accessoire. Sûrement ...

Alice Antheaume, à l'époque où elle dirigeait encore la rédaction de 20minutes.fr, considérait comme impossible le fait d'engager un journaliste qui ne sache pas utiliser Twitter.
Aujourd'hui toutefois, certains en viennent à poser des questions concernant le rôle du journaliste sur Twitter. Doit-il avoir un compte perso ? Doit-il préciser qu'il bosse pour un média ? Doit-il tweeter sous pseudo ou sous son vrai nom ? Peut-il poster librement s'il a précisé dans son nom qu'il travaille pour tel ou tel rédaction ?
Depuis quelques jours, l'agence Reuters a opté pour le multi-compte, c'est à dire qu'un journaliste ouvrant un compte au nom de l'agence devra en avertir sa hiérarchie qui pourra le contrôler. Le même journaliste devra néanmoins utiliser un compte Twitter personnel pour les statuts sans rapport avec sa fonction chez Reuters.


Différencier un compte pro/sérieux d'un compte perso/potache, ça s'apparente quand même à une limitation du personal branding. Dommage ...




PS : Si vous ne voyez pas où je veux en venir, c'est pas grave. Dites-vous juste que j'avais un super titre à caser dans un billet.
PS2 : J'espère que vos yeux se rétabliront vite de l'infamie visuelle illustrant ce billet.

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