5 avril 2009

Le mur du son




















5 ans. Ça fait 5 ans que je connais Ghinzu. C'est à dire depuis l'époque où j'ai commencé à arpenter les salles de concert.
Et 5 ans que je rêve de les voir sur scène.

En cette veille de week end, Ghinzu passe donc au Bataclan à Paris. Et vous l'aurez compris, j'en suis.
J'arrive vers 18h, et cette fois, je n'étais pas parmi les premiers. Après une petite heure d'attente en extérieur, les portes s'ouvrent.
Je me rue sur les grilles devant la scène. Toutes les places y sont prises, tant pis je serai juste derrière, la différence n'est pas flagrante.
Après une petite mousse et une nouvelle demi heure de patience, les lumières s'éteignent.

Deux jeunes gaillards rentrent sur scène. Le look à jouer du rock garage à la Second Sex. Pas mon style donc ...
Et pourtant, il suffira de quelques minutes de set pour que je me laisse chavirer.
The Black Box Revelation pratique certes, un rock garage, à des années lumières de Ghinzu, mais il est bien plus travaillé que ce à quoi on aurait pu s'attendre ...
A la croiseée entre les White Stripes (avec lesquels ils partagent la formation scénique), les Dead 60s et The Subways, le duo nous délivre un son puissant, original et efficace. Une vrai première partie, saluée par le public, ce qui n'était déjà pas gagné d'avance ...

Nouveau temps d'attente. Le combo bruxellois sait se faire désirer ...

Une fois encore, les lumières s'éteignent. Le bassiste entre en scène et commence son riff rythmique. Il est suivi par le batteur, puis le guitariste, et enfin l'idôle, John Stargasm.
Et là, le ton est donné. Une tête à claque ... Le genre de personnage qu'on adore détester, avec son grand sourire, ses grosses lunettes noires et son sourire du type "aimez moi, oh ouiiii !"

Après une intro efficace, le pianiste/leader s'assied seul à son synthé. Une bonne place sera faite ce soir aux titres du dernier album. J'ai eu la bonne intuition de l'acheter le jour même de sa sortie, mais je n'était apparemment pas le seul.
Dès le début, la salle se met à chanter le superbe Mother Allegra. Une ballade simple au piano, mais qui n'en reste pas moins grandiloquente. C'est tout de même Ghinzu hein ...

Un bon équilibre sera fait entre les titres de Blow (notamment High Voltage Queen et The Dragster Wave) et ceux de Mirror Mirror. Dommage qu'aucun morceau d'Electronic Jacuzzi n'ait été joué néanmoins.

L'ambiance générale était vraiment superbe. Les titres s'enchainent aussi rapidement que les bières bues par le groupe (un bon pack de 12 chacun je pense).
Dans ces conditions, difficile de filmer. Ma tête ne peut s'empêcher de battre le rythme, ma main accompagne les riffs du guitariste, mon corps subi inlassablement les pogos qui viennent de derrière en tachant de ne pas écraser les groupies devant moi.
Je suis en nage et j'aime ça ...
Toutefois, malgré une ambiance survoltée dans la salle, il faudra attendre que le degré d'alcoolémie du groupe grimpe pour les voir dégénérés.



Au moment de Do You Read Me, c'est l'apocalypse. La salle chante, hurle, slamme. John Stargasm se met debout sur son synthé. L'ambiance vire au chaos. Un mur sonique nous emplit les oreilles. Je saute, ma tête ne suivant plus le rythme imposé par mon corps.
Et je souris, jusqu'à en avoir mal aux joues.

Arrive alors un premier rappel. Le temps de me remettre et le groupe enchaine sur un Mine inattendu.
Vous savez, il y a des titres qui n'ont pas vraiment leur place dans un album. Ou en tout cas, ils ne ressortent pas vraiment. Et c'est quand on les entend en concert qu'on s'en rend compte : ils ont été écrits pour ça ... Taillés pour le live.
La répétition du refrain, du riff, de l'éternelle boucle, toujours plus entrainante à force de s'immiscer dans vos têtes. Plus personne ne se contrôle. Sitôt le titre achevé, le groupe repart en coulisse pour mieux revenir pour un Blow moins inoubliable.

Et là, c'est la surprise. Les lumières dans la salle se sont rallumées. La scène est totalement éteinte, mais pendant 5 minutes, le public continue à rappeler les Bruxellois.
Et comme nous sommes "bons, meilleurs qu'[eux] en tout cas", ils nous font le plaisir d'un nouveau rappel.
Une reprise, souvent jouée, elle aussi taillée pour le live. L'apocalypse continue. I Wanna Be Your Dog ...
Stargasm est survolté. L'un des guitariste fait tomber la chemise. Il serait sous acide qu'il réagirait pareil ...
La salle n'en peux plus. Je filme. Stargasm saute dans le public. Sur moi ... Je continue de filmer. Mes cordes vocales vont exploser !
La salle est en liesse et hurle plus fort que jamais ... " Oh come on !"



Une telle générosité. Finalement on se prend à l'aimer ce personnage de John Stargasm ...
Et là, la salle s'éteint, la vie normale reprend son droit. Après un T-shirt acheté, j'apprends qu'ils redonnent un show à Paris, au Zenith, en octobre. Sourire.
J'en serai ...

Setlist :

Intro
Mother Allegra
Cold Love
Take It Easy

High Voltage Queen
Carmina

Death (?)
Death II (?)
This Light
The Dragster Wave
21st Century Crooner
Do You Read Me

Je T'attendrai
Kill The Surfers
------------------
Mine
------------------
Blow

------------------
I Wanna Be Your Dog

NB : Pardon pour la qualité sonore. Un mur du son vous dis-je ...

4 commentaires:

  1. J'en reviens juste de leur concert à Nantes...

    Putain qu'est ce que c'était bon !
    Un véritable mur de son comme tu le dis. Je suis rentré chez moi trempé, titubant dans la rue. La gens me regardaient vraiment bizarrement.

    Je ferais un compte rendu plus détaillé demain je pense.

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  2. Alors là, RES-PECT !!!
    Filmer dans de tels instants, en sacrifiant une part de son délire... je ne sais pas si j'en serais capable! Mais en tout cas, nous, lecteurs de ton Brouhahesque blog, t'en remercions grandement !!!!
    Ce fameux live report est le bienvenu pour faire remonter l'excitation qui me fait un peu défaut à l'approche de mon concert à moi (J-4 !!!); en effet, ce 3ème album ne m'a pas percutée comme les deux autres, hormis le dernier morceau (Interstellar Orgy), pure merveille de créativité et d'éveil des sens (oui oui!) comme Ghinzu en est capable.
    Je trouve quand même l'ensemble d'une plutôt bonne qualité (Miror Miror = intro la plus diabolique jamais entendue!), mais bien moins profond (au sens émotionnel du terme) et original que Blow ou même Electronic Jacuzzi.
    Pour la setlist: pas même un morceau du 1er album, c'est vraiment dômmage...
    Mais ce que tu écris confirme mon impression que le concert qu'ils donnent ne dure pas très longtemps; 1h - 1h15, et ciao, non?
    Si c'est çà, c'est pas cool! Surtout quand çà fait des années qu'on les attend !!!
    Bon, aller, j'arrête mon négatif sur le sujet!!
    Faut dire qu'en ce moment je suis à fond sur le dernier album de Portishead (véritable tuerie); rien à voir avec Ghinzu; ceci explique explique peut-être cela !!....

    Pour approfondir le sujet, y a çà!
    http://www.levif.be/actualite/culture/72-61-31418/ghinzu-a-la-charge.html

    Et pour les souvenirs (les tiens !!), y a aussi çà:
    http://www.photosconcerts.com/index.php?image=ghinzu-parisle-bataclan2009-04-03&ai=acg&aiml=acg&cid=3333&a=G&pn=2009-04-03-0030&s=1.jpg

    C'est quand même bon d'être fan, non?!!!

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  3. @Cess : Ah non, du tout, le concert a bien duré au moins une heure et demi je pense. Mais finalement c'est pas plus mal ... Si ça avait duré plus longtemps j'aurai peut être saturé tandis que là, je ne suis (presque) pas resté sur ma faim.
    Et quant au dernier album, c'est vrai qu'en l'écoutant hors contexte (hors live quoi), il ne parait pas extraordinaire, mais comme je l'ai dit, c'est vraiment dans les salles qu'il prend toute son ampleur. Là où Electronic Jacuzzi est parfois plus intimiste, et donc moins adapté au genre ...
    C'est là que je me dis que Blow est vraiment le chainon (pas) manquant entre les deux.

    Et pour Mirror Mirror, je ne peux que confirmer. Un de mes morceaux favoris, toutes catégories confondues ...

    @Lou : J'attends de lire ça !

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  4. ... le retour !

    Et ouai !! Moi aussi je les ai vus !! Ce concert m'a mis une telle claque, que j'ai pas pu écouter de zique pendant plusieurs jours... Un orgasme auditif dont on ne se remet pas sans peine! Bon, faut dire que déjà, la soirée s'annonçait bien: super température pour un apéro sympa sur une des nombreuses terrasses du Cours Julien à Marseille, à deux pas de la salle du même nom où a lieu le concert.
    Et là, à 50 m de moi, qui je vois pas en train de blaguer avec un mec?!! John Stargasm, himself !!!
    Je me dirige vers lui, lui glisse un petit mot; lui me fait la bise, direct (et comme il est poli, il serre aussi la main de mon copain !)!! Je lui dis: comment çà? vous ne jouez pas "Dream Maker"? Et lui (lunettes noires et délicieux accent belge!), à la fois surpris et content de me moucher: "et si! on la fait! c'est la 4ème!" En réalité, ce sera la 5ème... mais j'ai vite compris en le voyant de si près, que lui aussi avait déjà dû attaquer l'apéro!!... Et effectivement, sur scène, la bière à coulé à flots, comme tu l'avais décrit !
    Que dire du concert.... de plus que toi?!!! C'est çà: le mur du son. Supers musicos, la voix de Stargasm, même montée en puissance de l'ambiance dans la salle que celle que tu décrit à Paris (sauf pour moi: à donf d'entrée !!).
    Et après le concert, re-mousse aux abords de la salle, histoire de profiter de la présence des musiciens du groupe, venus se mélanger aux quelques fans qui trainaient encore là, en toute simplicité, vraiment.
    Super soirée, où te dis que t'es bien content d'adorer un groupe comme celui-là, au niveau où il en est (encore) aujourd'hui... Parce que c'est pas demain la veille que j'irai faire la bise à Bono, et boire une bière à 10 m de The Edge !!!!!!

    Voilà!!!

    Dômmage, je peux rien prouver, j'avais pas d'appareil photo digne de ce nom avec moi ce soir là !!! ;)

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